Une petite histoire de la pride

Publié le par Charlin

Samedi prochain, c'est visu OMD à la Gay Pride de Bruxelles. L’occasion de vous faire un petit topo historique des origines de cette manifestation.

La première marche homosexuelle a été organisée le 28 juin 1970 à New York, sous le nom de Christopher Street Liberation Parade. Il s’agissait de commémorer les événements de Stonewall, du nom du bar gay, situé Christopher Street justement, où une descente de police avait dégénéré en émeute le 27 juin 1969. Quelques milliers de participants, un slogan « Come out ! » (qu’on pourrait traduire par « sortez du placard »).

En France, la première a lieu le 25 juin 1977, réunissant 400 personnes à peine. La seconde a lieu en 1979, puis elle devient annuelle. « Désormais, ses modes d’organisation, sa physionomie, son succès enfin, en termes de participation comme de couverture médiatique, constitueront un véritable baromètre de la santé du champ associatif et de la progressive reconnaissance de l’homosexualité dans notre société. » (1)

Durant les années 80, la marche est de moins en moins politisée, le secteur associatif est peu actif, et la participation est faible. Au début des années 90, le secteur associatif se restructure, principalement autour de la question du sida. La marche fait désormais partie d’une Semaine de la fierté gay et lesbienne.

Le mouvement est international : une Europride a lieu à Paris en 1997, et une Worldpride à Rome en 2000.

Le succès de la Lesbian and Gay Pride est grandissant, la participation augmente énormément, non seulement auprès des homos mais également auprès des hétéros. Les organisations de défense des droits humains sont également présentes, ainsi que plusieurs partis politiques. Des marches sont organisées dans les villes de province.

En 2001, c'est le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui ouvre la marche. Il y a 500 000 participants.

En Belgique, une première manifestation de rue revendicatrice, le « samedi rose » a eu lieu à Anvers le 5 mai 1979, puis à Bruxelles en 1980 et de nouveau à Anvers en 1981. Puis rien jusqu’au 5 mai 1990, toujours à Anvers. Après un passage à Gand, l’évènement déménage à Bruxelles en 1996, en raison de la centralité géographique et politique de la ville. En 1998 la marche est rebaptisée Lesbian and Gay Pride.

Si l’on ne peut qu’admettre que le mouvement homosexuel a déjà obtenu énormément des autorités belges, les revendications de l’édition 2006 sont encore très nombreuses. Citons une politique volontariste d’égalité des chances de la part des autorités fédérales et fédérées, une information objective sur les sexualités dans l’enseignement, une politique de lutte contre le SIDA et autres IST (infections sexuellement transmissibles), la lutte contre la discrimination, etc. (2)

Car la Pride, ce n’est pas qu’une occasion de faire la fête. Ça reste une manifestation politique, dans le sens noble du terme. Car tout n’est pas acquis, ni ici ni ailleurs.

En espérant qu’on ne revendiquera pas sous la pluie…

 


Sources :

O. FILLIEULE, « Lesbian and Gay Pride », in D. ERIBON, « Dictionnaire des cultures Gays et Lesbiennes », Paris : Larousse, 2003

http://www.blgp.be

 

Notes :

(1) O. FILLIEULE, op. cit. La phrase était trop belle pour la reformuler.

(2) Toutes les revendications sur http://www.blgp.be/fr/revendications.php

Publié dans Chroniques variées

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